Sois prête quand le vent sauvage soufflera || Heather Dawkins

Heather Dawkins

Physique

Ce que je vois dans le miroir ? Une inconnue. Une parfaite inconnue.
Quelqu'un que je reconnais plus. Que je n'accepte plus.

Mais cessons ces élans dramatiques pour parler un peu plus de moi.
Parlons de ma taille, celle-ci étant de un mètre soixante douze. Grande, vous l'aurez compris, du moins pour moi. Ce n'est pas toujours très pratique, je dois vous l'avouer. Mon poids, lui, est certainement, en fait,
je ne sais pas, à la limite de la maigreur. Moins de 55 kilos, je ne sais pas vraiment, voyez-vous, ce n'est pas mon hobby de me peser. Toujours est-il que j'ai la chance, ou non, de pouvoir ingurgiter des quantités astronomiques de nourriture sans prendre un gramme, du moins, un embonpoint. Une grande perche, dirons-nous, un fil de fer. Ceci dit, au vue de mon entrainement et de mon activité générale, je ne suis pas pour autant dénuée de muscles... Bon, pas une athlète de première, certes. Disons ces muscles secs et noueux.

Ma peau est très pâle. On me dit souvent que j'ai l'air mal, ou malade. Ce n'est point là l'idée. Disons que je ne prends pas le soleil. Mes cheveux sont longs, blonds, très clairs eux aussi. Il arrive parfois que ceux-ci prennent des reflets dorés par jour de beau temps. Ils sont généralement détachés, bien que je me dois de les tresser en entraînement, par respect du protocole. Parfois, je les décorent d'un nœud. Petit élan de coquetterie passager, je suppose. Mes yeux, eux, sont bleus, azur. Très expressifs ; pareils à un livre ouvert.
les regarder, c'est me décrypter. Oui, à défaut d'une froideur verbale, je suis plutôt riche en expressions faciales. Un nez fin, des lèvres et joues à peines rosées, des sourcils arqués, et un air plutôt gêné, ou bien impassible... Voilà le tout.

Outre l'uniforme, j'aime porter des robes. Deuxième élan de coquetterie. Petite note, j'ai une cicatrice sur l'épaule gauche - un défi idiot contre un camarade qui s'est soldé par une jolie bagarre. Je porte souvent un air fatigué. Autrement, le reste, c'est à vous d'en juger. Pourquoi ? Je vous l'ai dis. Ce reflet dans le miroir,
je ne le connais pas... Et je ne veux pas le voir.

Caractère

J'aurai aimé vous dire que je suis une personne adorable, gentille, ouverte et dévouée.

Malheureusement pour vous, ce n'est... Pas vraiment le cas.

J'aurai également aimé vous dire que je vous apprécierai dès le premier regard. Sauf qu'en fait, voyez-vous,
je suis de loin une personne peu loquace. Pour ne pas dire muette. Vous vous dites surement que je ne suis qu'une asociale... Je dois vous dire que je me pose très souvent la question. Je n'ai jamais été très douée dans les relations. Mon caractère franc et imprévisible joue beaucoup. Je ne suis également pas grande oratrice, ma spécialité serait plutôt les propos sibyllins, aussi obscurs qu'une nuit sans lune. C'est pourquoi je fais souvent cavalier seul. Chose peu pratique dans le futur métier que j'exercerai - du moins que j'espère obtenir. Cependant, donner un coup de main en cas de pépin fait heureusement partie de mes attributions.
Voyez ici une personne venant vous aider et se dirigeant bien loin de vous avant même que vous ne l'ayez remerciée.

Il m'arrive souvent d'être furieuse, agressive. Du genre sanguine. Cela arrivera souvent en lien avec un autre trait important de mon caractère, que je tente bien que mal de vous décrire : ma sensibilité. Cela est sans aucun doute un de mes problèmes récurrents. Tout aussi bien que mon côté empathique. En gros, je vous écouterai et vous comprendrai, tout en me disant que lorsque vous aurez fini votre belle citation, j'irai boire un bon café et effacer ces dires d'une façon fugace et empressée. Je tiens à vous dire que je suis très têtue,
et souvent insolente, du moins farouche. Je dis toujours clairement mon avis - cela m'a d'ailleurs valu quelques bonnes claques, plus ou moins méritées. Et oui, je ne suis pas une personne facile.

Cependant, je garde un œil sur les personnes me tenant à cœur. Pareille à un fantôme gardien, je ne sais pas trop. La poésie n'est pas vraiment ma tasse de thé. Cela ne l'a jamais vraiment été en fait. Toujours est-il que si vous venez à être mon cher protégé‚ je ferai n'importe quoi pour vous. Sans doute est-ce dû à un esprit trop naïf‚ et manipulable. Une certaine innocence. Je ne sais plus trop. Sachez juste que je pourrai - presque - être à votre botte. Le résultat de quelques années dans la solitude‚ et surtout un besoin évident d'affection‚ d'être reconnue.

Aussi loin que je m'en souvienne‚ je n'ai jamais vraiment été appréciée pour ce que j'étais. Le lot de bon nombre de personnes‚ de tous‚ vous me direz‚ mais... Comme cité plus haut‚ la solitude est une vieille compagne de guerre. De guerre contre moi même. De guerre contre un monde qui ne me comprend pas. C'est triste‚ hein‚ de voir les êtres aimés vous tourner le dos sans un mot d'adieu.

C'est pour cela que je ressens‚ aussi étonnant que cela peut-il être‚ un sentiment de compassion envers les Titans. Oui‚ oui. C'est pour cela que vous allez me détester maintenant - entre autres. Je me suis toujours questionné à propos d'eux‚ si bien que cela va s'en dire que je voulu m'engager dans l'armée. Je m'égare. Ainsi donc‚ ma compassion et ma sollicitude vont à toutes et tous. Résultat d'un esprit trop soucieux et désirant d'un contact trop vite disparu.

C'est sans doute pour cela‚ qu'au final‚ je me suis blottie dans un nid de solitude et d'incompréhension envers beaucoup d'éléments. Alors‚ deux nouveaux traits me vinrent : la fureur et la fragilité. Sœurs parfaites et si différentes‚ elles sont ce qui me forge. Mon état d'esprit constant.

Vous me trouvez bizarre à dire ces choses sans queue ni tête‚ vous me trouvez folle‚ à déblatérer ainsi...

Au final‚ tout ce que je vous ai raconté... N'est que mensonge ? À vous de voir.

Histoire

Je m'appelle Heather Dawkins. Je suis née un jour d'hiver, dans une famille plus qu'aisée. Mon père s'appelait William. Je dis s'appelait, car il est mort d'une vilaine maladie trois ans après ma naissance. C'est peut être une mort plus facile que de finir dans l'estomac d'un titan ;
toujours est-il que je n'aurai jamais la réponse de l'intéressé, il est mort. Toujours est-il que ne l'ayant pas vraiment connu, il ne me manque pas. Pas vraiment, en tout cas. Ma mère, elle, c'est Janis. En fait, elle ne l'est pas de façon biologique. Disons que la " vraie " maman fut une ancienne histoire de mon père, qui se termina tristement, également. Je ne sais pas comment, je ne sais pas si ma vraie mère est morte, toujours est-il que malgré ces sombres dires, Janis se comporta avec moi comme ce que j'espérais : une maman simple, aimante.

Le seul problème, c'était notre rang. J'avoue que manger avec des couverts d'argents, et porter des colliers,
ce n'est pas mon truc. Aussi, cette enfance dorée, bien à l'abri dans les murs, m'étouffa très vite. C'est pourquoi, tout simplement, un beau jour, aussi neigeux que celui de ma naissance, je m'en allais. Je passais un long moment dans les rues à chaparder, consciente de ma bêtise. Je luttais pour vivre, et échapper au malheur. Le bonheur, lui, se présenta sous la forme de mon oncle paternel : Rufus.

Oncle Rufus était toujours de bonne humeur après avoir bu un café, mangé exactement six biscuits à la pomme, et ayant fumé un peu. Il me traitait avec dureté, certes, mais aussi avec une maligne bienveillance, qui se montrait lorsqu'il me tapotait la tête à la façon d'un chien qu'on félicite. Il était bien moins riche que mon père, et je devais avouer que le voir partir pour le Bataillon d'Exploration, fut la pire des choses pour moi.

Cependant, il ne finit pas dans la bouche d'un Titan, mais perdit un bras, et depuis ce jour, je dus m'occuper constamment de lui. Cela consistait même à le laver et l'habiller. Cela me faisait bizarre, mais j'appris à le protéger et prendre soin de la seule personne savant ce que j'étais : une enfant trop perdue, et étrange. Aussi, les années passèrent. Je ne me rappelle pas particulièrement de celles-ci, sans doute furent-elles paisibles, ou banales.

Vous savez, mon histoire est peut être triste, bizarre, mais je m'y fais. Certains événements vous seront peut être contés au creux de l'oreille, dans un bain de larmes... Je ne sais pas.

Ce dont je suis consciente, c'est que maintenant, je suis une recrue. Et j'espère pouvoir comprendre un jour.
Comprendre quoi, vous me dites ? Beaucoup de choses.