Flashback •• Coming back to home [Eckhard]

Tes prunelles s'étaient beaucoup trop abreuvées des paysages extérieurs aux murs. Tu avais goûté au âpre de la poursuite de titans à tes trousses et à la douceur d'un salut apporté par l'un d'entre eux si différent des autres. Il semblait si humain, tellement humain que ton épiderme se couvrit d'une myriade de frissons de stupeur et de méfiance. Tu ne savais pas pourquoi il s'était entiché à prendre soin de ton esprit et de ta chair meurtris par tant de pertes. Le désir de rentrer à la maison te poussa à faire accélérer ta monture droit vers cette porte d'entrée qui était l'unique clef de ta délivrance. Les gardes de surveillance ne purent être que surpris de t'apercevoir, les vêtements souillés de carmin à cavaler droit sur eux pour échapper à l'appétit des titans. Ils t'ouvrirent rapidement mais ne purent t'arrêter pour te questionner. Aucun civil n'était parvenu à revenir de cet enfer de l'extérieur. Ils devaient se demander comment tu étais parvenue à échapper à l'étau si étroit et glacial du trépas.

Tu t'enfuis au loin sur le dos de ta monture toujours aussi effrénée. Elle ne s'arrêterait que lorsque tu le lui demanderais. Les personnes dont les prunelles s'étaient ancrées sur ton visage lors de ton passage tumultueux avaient certainement pu faire face à ce petit flot de larmes perlant du coin de tes deux orbes. Comment ne pas être affligée après avoir perdu ton père que tu admirais tant ? Déboussolée et perdue, tu ne désirais que la compagnie de la solitude pour retrouver ton calme effrité par cet amas de tensions dévastatrices. Ta présence s'écarta, quitta abruptement la ville beaucoup trop bruyante à tes tympans. Seul le silence serait apprécié par ton état actuel.


Ta monture foula finalement de ses sabots éreintés une vaste et imposante étendue d'herbes asséchées. Plus aucune habitation ne se dressait à ta vue. Il n'y avait que le calme de la nature qui se mit à t'envelopper doucereusement de ses bras enjôleurs. Tu stoppas enfin ton cheval, soulagea son dos de ton poids et l'attachas à un arbre à proximité. Tes jambes te portèrent un peu plus loin puis se plièrent et tu t'assis sur ce sol paraissant déshydraté. Tes paumes s'encastrèrent sur ton visage mortifié de douleur et tes épaules furent asservies de tremblements. Pourquoi tant de déchirure au sein de ton coeur ? Ton esprit se fit peu à peu errant. Il se perdait lui-même. Tu savais plus ce que tu devais accomplir en ce monde ...

Ophélia •• Pourquoi ? Murmuras-tu d'une voix souffrante.